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Nos interviews !

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Stéphane BERDUCAT

Nous avons eu l'opportunité de questionner un des membres de l’ACBD (Association des Critiques de Bandes-Dessinées) : Stéphane BERDUCAT. 

A travers cette interview, il nous confie le processus de médiatisation des bandes dessinée

Comment choisissez-vous les auteurs/ BD sur lesquels vous allez écrire vos chroniques ?

Pour le tri des albums que je passe en revue en radio, le processus est plutôt simple. Les attachés de presse m’envoient (en PDF) les albums 15 jours avant parution. Je les consulte ensuite je regarde si le traitement scénaristique et le dessin m’accroche, si c’est le cas je poursuis la lecture. Après ça je demande à l'éditeur de m’envoyer un formulaire écrit. En ce qui me concerne je travaille pour une radio libre dont la cible regroupe les  30/60ans, je choisis donc mes sujets aussi en fonction de ce critère.

Pensez-vous que la radio est un bon médium de communication pour le monde de la BD ? si oui, en quoi ? 

​Je pense que la radio est un excellent médium pour la bande dessinée. En ce moment a priori, tout le monde se lance dans le podcast,  les gens vont chercher l’information sur des supports audio, c’est un support qui est très adapté et très approprié.  Avec la communication moderne on constate que c’est un outil qui relaie beaucoup selon moi, c’est un moyen de communication intemporel et indémodable. Les jeunes savent très bien utiliser les podcasts, avec quelques  montages on peut enlever toutes les hésitations, les respirations etc.. Cela peut très vite faire un produit fini de qualité, qui plaît à tout le monde pour un coût très limité. Un petit studio ça coute pas grand chose, la radio c’est  vraiment un support indémodable. En plus de ça avec l'épidémie, les intéractions étant limitées, la radio permet de conserver une certaine dynamique, et de maintenir au courant sur ce qui nous entoure en continu.

Comment se déroule la critique de BD dans l’ACBD ?

L'ACBD organise des réunions assez fréquentes, où on parle des nouveautés et dans lesquels un panel de journalistes sont réunis. Ces réunions permettent aux journalistes de donner leurs opinions, leurs  ressentis. On fait en sorte de vérifier que les titres apportent une certaine originalité, aussi bien en terme scénaristique que graphique et on s’assure qu’il y ait une sincérité dans les propos et les dessins, et si le titre mérite d’aller plus loin ce qui donne lieu à des débats assez vifs.

Comment se passe la rédaction à l'accro des bulles ?

A l’accro des bulles, nous sommes un panel de rédacteurs et nous avons tous des sujets de prédilection. En fonction des sujets à traiter, on se répartit des bd, par exemple il y a un chroniqueur qui est très bon dans les mangas, il gère donc la section mangas.  Un autre chroniqueur quant à lui, qui a une culture comics impressionnante, gère donc les comics et pour le reste, il y a des amateurs de roman graphique, des amateurs de bd d'aventure par exemple le western comédie et bien d’autres.  C’est de cette manière que nous nous les répartissons . Personnellement, je traite plus de l’actualité car je pourrais également en parler, donc approfondir mes propos en radio.

Pensez-vous que votre présence sur les réseaux sociaux est très importante ? Si oui à quel degré ?

​ En termes de communication mes chroniques sont disponibles en radio, sur mega FM. Elles sont aussi présentes sur un blog sur wordpress : laccrodesbulles.fr mais aussi sur facebook :  www.laccrodesbulles.facebook une plateforme qui plaît. C’est meme posts sont relayées sur instagram moi je trouve qu’il y a plus de retours sur facebook

Avez-vous des cartes de presse ?

​Pour les cartes de presses on a des accréditations c’est à dire que moi par exemple je l'accrédité grâce à la radio qui demande des accès et ca me permet de couvrir tous les grand festival bd et musicaux et pour l’accro des bulles ca depend des festivals mais pour les festivals plus sélectif comme la Japan EXPO c’est plus compliqué 

Février 2022

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Patrick GAUMER

Patrick Gaumer est un des journalistes et auteurs les plus reconnus dans le monde de la bande dessinée franco-belge. Nous avons eu la chance d’échanger avec ce pilier de la BD, qui nous a accordé une interview dans laquelle il a répondu avec passion à nos questions.

Comment choisissez-vous les BD sur lesquelles vous écrivez ?

​Il n’y pas de règles précises, cela peut venir d’une envie de travailler sur un auteur ou sur un sujet. Mais cela vient parfois d’une simple rencontre avec l’auteur ou l’éditeur que l’on rencontre lors d’exposition, ou de festival. En discutant avec eux je me dis que tel ou tels projets pourraient être intéressant Parfois, en tant qu’auteur, on décide de travailler sur une thématique ou parfois c’est quelqu’un qui vous parle d’un sujet ou d’un auteur sur qui il serait intéressant d’écrire. Mais on garde à l’esprit  qu' on ne fait bien que ce qu’on aime. Donc si un sujet vous plaît il faut l'accepter, alors que s' il ne vous plait pas , ce n’est pas la peine d’aller plus loin.

Quel lien entretenez-vous avec les auteurs ?

J’entretiens parfois des liens professionnels avec certains auteurs dont je n’ai pas connaissance ou avec qui je n’ai pas beaucoup d’affinité. Dans ces cas-là, je ne fais que mon travail. Mais cette situation est relativement rare car on a la chance de travailler dans un monde de la BD qui ne se prend pas trop au sérieux. Cela permet de rencontrer des gens qui sont le plus souvent extrêmement bienveillants, respectueux, drôles, ou pas, mais in fine qui ont des choses à dire et qui sont parfois même très profondes. Ce lien professionnel se transforme assez souvent en un lien amical et c’est un pur bonheur.

De quelle façon procédez vous pour écrire sur un auteur ?

Cela dépend du type d'écrit, si c’est un simple article ou un simple dossier, je réalise généralement un petit interview, si j’ai la chance d’avoir l’auteur, mais cela m'est arrivé de faire des livres sur des auteurs qui nous ont quitté. En règle générale, lorsque c’est sous la forme d’un interview, l’interview se prépare : 1er étape, lire ce qu’à fait l'auteur. Il m’est parfois arrivé qu’on m’interroge en tant qu'auteur et je m'aperçois que la personne n’a absolument pas lu le livre et c’est très agaçant. Donc la 1er étape c’est ces livre et voir ce qu’on a pu écrire sur lui. Et puis si c’est un article dans une revue précise, il faut axer les questions en fonction du thème.

 

Dans le cas d’un livre, ce travail ne se fait pas tout seul et il faut beaucoup de temps. Je compare souvent ça à une course à pied, il y a le sprint quand on fait un petit dossier et puis quand on fait un livre c’est vraiment une course de fond et cela peut prendre des heures, voire des années.

Avez vous des retours des auteurs sur lesquels vous écrivez ?

Oui, c’est la cerise sur le gâteau, j’ai la chance de faire des livres sur des gens que j’aime beaucoup voire qui sont vraiment des amis. Un des dernier que j’ai pu faire était sur un dessinateur polonais, qui vit en suisse, qui s’appelle Gregor ROSINSKY, qui est l’auteur de THORGAL. Aujourd’hui, avec Gregor on s’appelle beaucoup et on reprend le fil de la conversation là où on l’avait laissé et c’est du pur plaisir. Généralement on ne parle absolument pas de ce qu'on a pu faire ensemble dans le cadre professionnel, mais on parle de comment on voit la vie, des films qu’on a vu, des bouquins qu’on a lu,c’est vraiment un rapport d’amitié.

 

C’est très gratifiant le jour où l’auteur ou les enfants de l’auteurs nous témoignent de leurs respect, par exemple la fille de Gregor un jour m’a dit “tu sais, c’est le livre de la famille, le coffee table, qu’on met sur la table devant soi et quand les gens viennent, on dit voilà l’histoire de notre famille.”

Février 2022

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